Bruit et pénibilité au travail : préserver son ouïe jusqu’à la retraite

Bruit dans le tertiaire

À l’heure où on parle beaucoup de la pénibilité du travail pour fixer l’âge de la retraite, il faut rappeler que le bruit est un des facteurs pris en compte pour qualifier un travail. Bien entendu, les nuisances sonores ne sont pas les mêmes dans le secteur du tertiaire que dans l’industrie. Cependant, faire le point sur les risques d’exposition prolongée au bruit et les seuils de pénibilité pour paraît opportun. Car, si nous devons travailler plus longtemps autant que cela soit dans les meilleures conditions. L’ouïe est un sens précieux et les solutions acoustiques pour la préserver ne manquent pas et sont de plus en plus performantes.

Les nuisances sonores dans l’industrie : normes et risques

C’est le secteur où les nuisances sonores sont les plus manifestes. Pour évaluer l’exposition au bruit, chaque employeur doit posséder deux données. Le Compte Personnel de Prévention de la Pénibilité prend en compte deux seuils de bruit :

  • Le niveau d’exposition moyen sur 8 heures en dB (A),
  • L’exposition à un niveau de pression acoustique de crête en dB (C).

Au-delà, chaque employeur est tenu de fournir aux salariés des protections auditives (casques, bouchons d’oreilles) et de vérifier qu’ils en font usage.

Sur la durée, 81 décibels (dB) sont le niveau moyen fixé sur 8 heures au travail et une durée minimale de 600 heures. Autrement dit, vous baignez dedans à longueur d’année ou presque ! Pour avoir une idée de ce que représente comme bruit connu ce seuil, on peut le rapporter au bruit de la circulation, à celui d’un restaurant moyennement occupé et mal insonorisé, au bruit d’une meuleuse d’angle. Au-delà de 80 dB, vous devez forcer votre voix pour vous faire entendre intelligiblement.

Pour ce qui est du bruit de crête, le législateur estime qu’il faut être exposé au moins 120 fois par an à 135 dB pendant quelques instants pour le prendre en compte. Dans la réalité, cela reviendrait à imaginez que vous travaillez sur les pistes d’un aéroport, dans le secteur du BTP ou dans un environnement extrêmement bruyant (machines outils, chaînes de montage, etc.).

Lorsqu’on atteint un de ces deux seuils d’exposition au bruit, on peut déclencher le compte de pénibilité qui ouvre les mesures pour se protéger des répercussions du bruit sur la santé. Une absence de protection auditive peut aboutir à la surdité définitive. L’employeur qui n’aurait pas pris les mesures pour protéger ses collaborateurs peut être mis en cause si le lien de cause à effet est avéré.

 

Environnement bruyant de travail dans l'industrie

 

Le seuil de pénibilité du bruit dans le tertiaire

A priori, on pense être moins exposé au bruit dans le secteur tertiaire que dans celui de l’industrie. Effectivement, on n’a peu de chances de devoir supporter un marteau piqueur, des bruits de moteur assourdissants, mais à bien y réfléchir nous évoluons dans un environnement qui est loin d’être paisible pour l’oreille.
C’est si vrai que, pour le secteur tertiaire, il n’existe pas de réglementation au bruit équivalente à celle en vigueur dans l’industrie. À croire que les bruits gênants sont inexistants dans les restaurants, les bureaux ou les salles publiques. Toutefois, l’AFNOR, consciente que le brouhaha et autres pollutions sonores existent, a institué plusieurs normes relatives aux différents espaces du secteur tertiaire. Existent :

  • La norme NF S 31-199 « Performances acoustiques des espaces ouverts de bureaux »
  • La norme NF S31-080 « Acoustique, bureaux et espaces associés » (bureau individuel, open space, bureau collectif, salle de réunion, restaurant et espace de circulation, plateau à aménager, espace de détente)
  • La note INRS ND1639 pour « les bureaux paysagers »
  • La note INRS NS 289 qui s’applique aux centres d’appels et présente de nombreuses similitudes avec la précédente.

Par ailleurs, l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé ) évalue de 50 à 55 dB(A) le seuil auditif en journée à partir duquel des effets extra-auditifs du bruit peuvent se manifester. Ceux-ci peuvent se manifester sous forme de risques cardiovasculaires accrus, de troubles du sommeil, de moindre concentration, voire d’agressivité.

Les solutions acoustiques pour le traiter des nuisances sonores du tertiaire

L’objet de ces normes est de traiter l’acoustique dans les lieux où le bruit n’est pas un risque pour l’audition, mais où son caractère de pénibilité est avéré. On a tous vécu l’enfer d’un restaurant ou d’une cantine trop bruyante, d’une salle de réunion où on ne comprend pas un mot sur deux de ce que dit l’orateur au micro, d’un bureau où il nous vient des envies de faire avaler son portable à notre voisin de bureau lorsqu’il débriefe sa dernière réunion tandis qu’on planche sur un document.

 

Solutions face au bruit  au travail - panneaux acoustiques dans l'industrie

 

Le bruit ambiant est source de stress, de fatigue, d’irritabilité en plus d’être perturbant. Et il en faut peu pour devenir gênant. On estime à 54 dB(A) le niveau sonore d’un brouhaha et à 60 dB (A) celui d’une conversation normale entre deux personnes. Lors d’une enquête menée dans le milieu de la restauration, les clients se plaignent dès que le niveau sonore des bruits aériens dépasse les 67 dB(A). Ils sont agacés par le bruit ambiant qui s’amplifie au fil du service et doivent élever la voix pour discuter avec leur voisin de table.

Pour remédier aux inconvénients des lieux bruyants, les employeurs et les propriétaires ont tout intérêt à installer des solutions acoustiques dans les espaces tertiaires concernés par les normes AFNOR. Les panneaux acoustiques, les séparateurs phoniques installés sur les bureaux ou les cloisons mobiles pour atténuer le bruit sont autant de produits disponibles. En prime, les éléments absorbants étant de plus en plus efficaces et décoratifs, il devient facile de définir l’identité sonore d’un lieu et limiter les risques de pénibilité au travail. Tant qu’à travailler longtemps, autant le faire dans de bonnes conditions !

 

Foire aux questions

• Quel est le niveau sonore idéal ?

• Les études acoustiques montrent que 30 dB (A) est le nombre de décibels idéal pour le confort de l’ouïe.

• Qu’est-ce qui est moins insupportable comme bruit ?
On a envie de répondre, le silence ! Plus sérieusement, un bruit continu est plus insupportable qu’un bruit fort mais momentané.

• Quelles est le nombre de plaintes déposées pour nuisances sonores ?

En France, le nombre de plainte pour nuisances sonores se monte à 100 000 par an actuellement.

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