Après 18 mois en télétravail, les salariés se montrent peu enthousiastes à l’idée de retourner au bureau. Crainte du virus, de conditions de travail en désamour, goût pour l’autonomie, la Covid a transformé le monde du travail, tant dans son organisation que dans le cadre. Comment redonner l’envie de retrouver le bureau « comme au bon vieux temps », c’est tout l’enjeu pour les dirigeants et managers d’entreprise.
50 % des salariés ne veulent pas retourner au bureau
Le calendrier de déconfinement du gouvernement prévoit un « assouplissement du télétravail » à partir du mercredi 9 juin, une mesure qui semble ne pas faire tant d’heureux que cela parmi les salariés. Huit sur dix seraient finalement favorables à un temps partagé entre bureau et télétravail. Après une mise en route laborieuse et malgré des conditions de travail pas toujours optimum, beaucoup de salariés français ne veulent plus renouer avec la routine « métro boulot dodo ». Selon un sondage réalisé par OpinionWay, 1 salarié sur 2 ne regrette pas les potins échangés autour de la machine à café, les réunions interminables, la plante verte à bichonner sur le bureau et la cantine.
Un jour sur trois en télétravail
Si le 100 % télétravail ne séduit pas davantage, un compromis serait le bienvenu. L’idéal : un jour sur trois en télétravail. Une façon de préserver son indépendance sans renoncer à la dynamique de groupe générée par le collectif. Le poids de la hiérarchie, les tensions liées au travail en open space et les contingences pratiques induites par les déplacements sont désormais moins bien vécues. En résumé, il faut avoir le plaisir d’être séparé pour mieux se retrouver. Parmi ceux qui ont dû renoncer à se rendre sur leur lieu de travail, se trouvent des salariés de tout horizon qui ont découvert les avantages de travailler autrement. A savoir sans les tracas des transports ou de la course contre la montre pour récupérer les enfants à l’école et qui cherchent désormais à concilier confort de vie et conditions de travail. On ne parle pas ici de glander en pyjama devant son écran avec une tasse de café tiède Les grandes villes ont subi un exode des salariés qui avaient la possibilité de trouver un pied à terre avec la nature à portée de connexion internet !
Améliorer le cadre de travail
Entre fans du télétravail et supporters inconditionnels de la vie au bureau, de nouvelles demandes sont apparues. Le bureau devient davantage un lieu de rencontre, un espace d’échanges ou de communication directe pour préserver l’identité de l’entreprise. Désormais, les entrepreneurs devraient dans l’absolu avoir des locaux qui apportent
- Une sécurité à tout point de vue (locaux, mesures d’hygiène…)
- Une véritable plus-value (localisation, surface, services annexes…)
- Une meilleure prise en compte des besoins personnels
Le flex office nouveau est arrivé
En parallèle aux demandes remettant directement en cause le management sont apparues celles associées aux structures des locaux. Qui n’a pas en tête le cadre ayant lâché ses bureaux parisiens pour aller s’installer dans une petite ville de province plus simple à vivre au quotidien. Les grandes métropoles ont fait les frais de la Covid tandis que les villes de 20 à 100 000 habitants deviennent soudainement plus attractives. Beaucoup, à l’instar de Châlons-en-Champagne, en profitent pour mener des campagnes de communication mettant en valeur leurs atouts. Avec une effronterie et un ton volontairement décalé, la préfecture de la Marne ose « Pour 300 000 euros, qu’avez-vous ? » ou « Nous aussi nous avons des bouchons bruyants, mais en beaucoup plus pétillants ! ».
Visuel de la campagne de pub « Adopte Châlons » – Ville de Châlons-en-Champagne
Exploiter des nouveaux lieux de vie
La crise sanitaire joue le rôle d’accélérateur des mutations sociales sur nos modes de vie. Les organisations se transforment et le bureau doit se concevoir autrement tant sur la localisation, que son usage ou sa conception. Pour les professionnels du management et les ERP et les collectivités, le bureau sera davantage qu’un poste de travail. Les locaux devront être pensés en fonction de leurs différents usages avec à la clef, peut-être, une meilleure optimisation du m². Et par optimisation on entend pas réduction de la surface de travail, mais qualité et confort d’utilisation.
Le flex office nouveau est arrivé a-t-on envie de dire. Plus ergonomique, tenant compte, entre autres, des nuisances sonores, des facilités d’accès et des enjeux environnementaux, il sera plus vertueux. Des nécessités se feront sentir pour des surfaces partagées, des ilots de travail bien aménagés dans des sites à proximité des lieux des résidences. Cela devrait booster les demandes dans des villes à ce jour délaissées et permettre de combler les attentes des salariés qui n’ont pas envie de renouer avec les contraintes de la vie au bureau d’avant. Le yucca au bureau et la machine à café ne sont pas à reléguer au placard des objets de « la vie d’avant« , mais il faudra penser à faire un planning pour organiser ses journées en télétravail et optimiser son temps passé avec leurs collègues dans les locaux de l’entreprise. Tout ce que savent déjà faire certaines professions qui pourront guider les cohortes de salariés dans cette nouvelle façon de mener leur activité.