Correction acoustique et isolation acoustique : deux approches de la réduction du bruit

Correction acoustique et isolation acoustique

Un traitement standard du bruit dans le bâtiment n’existe pas. On peut améliorer l’incidence des bruits du quotidien en s’équipant d’ appareils électroménagers ou de matériel informatique silencieux,  mais cela résout partiellement le problème. Pour bien traiter l’acoustique dans un local professionnel, un logement ou un immeuble, il faut commencer par comprendre les phénomènes acoustiques et ne pas confondre la correction acoustique avec l’isolation acoustique.

Comment se propage le bruit ?

Le bruit arrive en tête des nuisances qui gênent les Français aussi bien en extérieur que chez eux. La pollution sonore concerne chacun dans la vie quotidienne. Trafic routier, ambiance musicale envahissante ou aspirateur trop bruyant, mille et un bruits peuvent exaspérer. Comme l’eau, le bruit se transmet partout. Il se faufile à travers les murs, les planchers, les canalisations. Il rebondit sur les surfaces, surgit là où on l’attend le moins et s’impose à nos oreilles en utilisant des média pour se véhiculer. Pour traiter le bruit, connaître les mécanismes de transmission du son  est indispensable. Dans un lieu fermé totalement silencieux, la pression atmosphérique est égale partout. Si on émet un bruit,  la propagation des ondes  va brusquement la modifier. Les dépressions et surpressions produites par la modification de la pression atmosphérique dessinent des cercles comparables à ceux  produits par une pierre jetée dans l’eau. Les ondes sonores perçues par l’oreille vont provoquer les vibrations des tympans, mais aussi celles des vitres, des murs ou du plafond de la pièce où se trouve la source sonore.

nuisances sonores

 

Distinguer les bruits

Pour comprendre comment le bruit est perçu par l’ouïe, il faut distinguer les bruits d’impacts des bruits aériens. Une sonnerie de téléphone, la voix ou un air de musique font vibrer l’air. Appelés bruits aériens, ils traversent les murs, les planchers, se propagent à travers les fissures ou les trous ; tout ce qui facilite les fuites sonores. Et comme si cela n’était pas suffisant, les bruits aériens peuvent se propager de l’intérieur vers l’extérieur et inversement. Maintenant que sont déterminés les bruits aériens, passons au bruit d’impact.  Un objet tombant par terre va créer des vibrations en entrant en contact avec la surface qu’il touche. Les spécialistes de l’acoustique parlent alors  de transmission solidienne. Le bruit des talons sur le plancher ou celui d’une assiette cassant sur  le carrelage sont typiquement des bruits d’impacts. Les bruits aériens et les bruits solidiens peuvent aussi s’associer et utiliser tous les médiums disponibles pour se propager dans l’environnement. La transmission du bruit dans un bâtiment s’effectue par les murs, les conduits, les matériaux. Comme l’eau, le bruit profite de la moindre faille ou trou pour se faufiler jusqu’à l’oreille.

Faire masse !

Pour limiter la propagation du bruit et réduire les nuisances sonores, il faut traiter à la fois l’isolation acoustique et la correction acoustique d’un bâtiment qui sont fréquemment source de confusion. Les professionnels du bâtiment savent que les matériaux lourds, massifs et denses vibrent moins du fait de leur volume. Les acousticiens parlent de masse volumique. Plus elle est importante, moins elle sera sujette aux vibrations et transmettra moins bien le bruit. Quand on ne peut pas employer la masse volumique pour faire obstacle au bruit, on lui substitue  le système « masse-ressort-masse ». On remplacera, par exemple, le mur en pierre de taille par deux parois à l’intérieur desquelles on intègre un isolant (air, laine de roche ou chanvre, polystyrène, etc.). Le son en heurtant la première paroi la fait vibrer, mais les ondes sonores sont absorbées par la couche isolante et amorties avant d’être transmises à la seconde paroi.

 

propagation du son

 

Les médiums du bruit

L’isolation acoustique d’un bâtiment dépend de la méthode adoptée pour traiter le bruit. Il faut :

  • • analyser les bruits extérieurs et intérieurs
  • • mesurer leur niveau sonore
  • • prendre en compte les matériaux de construction préconisés ou employés
  • • définir précisément quelles nuisances sonores sont réellement gênantes
  • • comprendre le mécanisme de propagation du bruit.

Un gros travail d’observation est nécessaire, car il se peut qu’en réduisant une source de bruit on en fasse surgir une autre. C’est le cas lorsqu’on change dans un immeuble des fenêtres par des modèles plus performants. Les bruits de la rue sont atténués, mais on va brusquement en entendre d’autres venant d’une autre pièce qui étaient masqués jusqu’alors par le tohu-bohu de la rue. Dans ce cas, seul un acousticien peut déterminer quelle solution globale adopter pour l’isolation acoustique.

L’isolation acoustique dans l’habitat est de mieux en mieux pris en compte (application de la certification. Cerqual Qualitel). Mais trouver des solutions techniques ne suffit pas si celles ci ne sont pas mis en œuvre correctement. Poser une sous-couche acoustique sous un plancer pour diminuer le niveau des bruits d’impact ne sert à rien si les plinthes ne sont pas disjointes du sol pour ne pas faire pont phonique.

La chasse au pont phonique

Pour améliorer l’isolation acoustique d’un local, les professionnels se mettent en chasse de tous les ponts phoniques possibles. Les plus fréquemment repérés sont :

  • • les boîtiers électriques face à face
  • • les conduits de fumée
  • • les canalisation d’eau mal isolée dans une paroi
  • • les anciennes portes ou fenêtres mal rebouchées
  • • les encastrements de solives dans les charpentes

propagation du son

 

Dans le cadre de la rénovation d’anciennes maisons, logements ou petits immeubles, l’isolation acoustique requiert l’emploi de matériau comme le béton de chanvre ou la pose de cloison acoustique en plâtre et laine de roche qui s’avèrent très performants.

La correction acoustique on y est !

L’isolation acoustique d’un local concerne la réduction de la transmission du bruit entre

  • • différentes pièces d’un même local
  • • l’intérieur vers l’extérieur
  • • l’extérieur vers l’intérieur

La correction acoustique porte sur la capacité d’une pièce à absorber les bruits parasites pouvant interférer entre-eux et provoquer une gêne. Pour améliorer le confort acoustique, on va comme pour l’isolation acoustique mesurer et définir l’origine des bruits. Un diagnostic acoustique préliminaire va déterminer les bruits aériens et les bruits solidiens dont on mesure l’intensité en décibel. Dans une pièce, on peut en fonction des objectifs et destination de celle-ci  :

Autant de solutions qui vont diminuer la réverbération acoustique et que peuvent préconiser des professionnels de la correction acoustique comme DP-Acoustique.

Ainsi on peut très bien procéder conjointement à l’isolation acoustique et à la correction acoustique dans le cadre d’une rénovation ou de la construction d’un bâtiment. La structure porteuse et l’aménagement des locaux étant traités pour réduire le bruit, les conditions d’occupation seront d’autant plus agréables. Les nuisances sonores et le bruit sont suffisamment perturbants pour être pris en compte le plus rapidement possible. Aujourd’hui, il existe de nombreuses solutions pratiques pour améliorer un cadre de vie ou de travail. Il suffit simplement de bien les choisir en s’entourant de spécialistes pour les améliorer.

 

Le cadre réglementaire

La loi relative à la lutte contre le bruit
Loi n° 92-14444 du 31 décembre 1992 (JO du 1er janvier 1993).

Bâtiments d’habitation (Code de la construction et de l’habitation, article R 111-4)
– Arrêtés du 30 juin 1999 (JO du 17 juillet 1999).

– Arrêté du 30 mai 1996 (JO du 28 juin 1996).

Établissements d’enseignement
Arrêté du 25 avril 2003 (JO du 28 mai 2003).

Établissements de santé
Arrêté du 25 avril 2003 (JO du 28 mai 2003).

Hôtels
Arrêté du 25 avril 2003 (JO du 28 mai 2003).

Discothèques
Décret n°98-1143 du 15 décembre 1998 (JO du 16 décembre 1998).

Limitation du bruit de voisinage
Décret n°2006-1099 du 31 août 2006 (JO du 1er septembre 2006).

Locaux de travail
Arrêté du 30 août 1990 (JO du 27 septembre 1990).

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